Face à l’ambassade iranienne, pendant trois jours, sous le ciel blanc, l’image d’un prisonnier : celui du professeur Ahmadreza Djalali, entre la vie et la mort.
Entre cinq et neuf degrés, le froid “entre sous la peau”, et il faut rester des heures debout, en attendant de passer le piquet, comme un flambeau. Parfois la relève a du retard, alors on plante les panneaux tant bien que mal dans la terre changée en boue. Mais selon les militants, l’effort fait partie de l’action ; c’est elle qui lui donne sa valeur. Comme dit l’un d’eux en plaisantant, “on est plus impliqués quand on tient le piquet !”
Nous sommes le 30 novembre. Si ces hommes et ces femmes se relaient sur le campus de l’ULB, brandissant des banderoles à bout de bras, c’est qu’il y a six jours, ils apprenaient que le médecin et professeur suédo-iranien de 49 ans, Ahmadreza Djalali, détenu depuis quatre ans en Iran, avait appelé sa femme, Vida Mehrannia, pour lui faire ses adieux. Il venait d’être placé en isolement, et avait appris qu’il allait être exécuté dans les jours qui viennent.